S’habiller avec des vêtements technologiques c’est stylé ! c’est un jeu comme le cosplay, une manière d’incarner son temps dans une mixité des influences passées, présentes et futures. Les vêtements interactifs et musicaux que nous imaginons pourraient s’inscrire dans une démarche artistique et performative mais nous avons simplement choisi de nous adresser à des personnes qui souhaitent porter ce qu’on pourrait appeler un parfum sonore.
Le projet Reactor permet d’imaginer une multitude de modèles de vêtements instruments et articles sonores basés sur un principe de tricot capteur. Tricoté à la main à partir de fils de laine et de fils conducteurs, la maille permet ainsi de capter l’élongation, la tension du tissu ainsi que les plis et contacts de la matière pour déclencher ou contrôler des sons. Une attention particulière est portée à l’intégration du dispositif électronique qui disparaît totalement au profit d’une esthétique simple. Projet intergénérationnel, ce projet est aussi un prétexte pour organiser des ateliers avec des grand mères branchées qui pourront remettre le tricot au goût du jour.
C’est aussi pour solliciter des gestes que le vêtement est augmenté d’un parfum sonore, rendu réactif grâce à l’intégration d’une petite carte électronique le tricot adopte un nouveau statut d’objet instrument, la fonction musicale du vêtement entraine alors l’apprentissage d’une gestuelle particulière.
Scénario N°1 : suivi de partition
A chaque fois que l’on bouge, presse ou plie le tricot, on "avance" d’une note dans une mélodie. Le rythme de cette mélodie correspond ainsi au rythme du mouvement de celui ou celle qui porte le vêtement et la composition fonctionne en boucle.
Scénario N°2 : aléatoire contrôlé
Nous choisissons ici de distinguer plusieurs typologies de mouvement calme, en marche, excité, etc. Chacune de ces typologies est déterminée par la fréquence des mouvements captés. Plus on s’excite, plus les sons déclenchés sont aigus et distordus, à l’inverse, plus on est calme et plus les sons se réduisent à une sonorité simple.
Scénario N°3 : le son extensible
Le stress exercé sur le tricot est générateur d’un son qui varie en relation directe avec l’étirement de la matière, plus le tricot est tendu plus le son est aigu. L’onde sonore est générée par synthèse. Une carte électronique dédiée permet de programmer plusieurs types de sons qui se rapprochent des sons 8-bit. Cette orientation fera l’objet d’une mise au point ultérieure car vous avons souhaité privilégier dans un premier temps une solution qui utilise des samples.
Scénario N°4 : le son polyphonique
Dans ce dernier scénario le son sera généré par un téléphone portable assisté d’un mini système son. Ce téléphone sera aussi équipé d’une application musicale contrôlée par le vêtement. Pour réaliser un premier prototype nous avons choisi de travailler avec le système Android et donc d’aborder le développement d’une application en Java...
http://developer.android.com/sdk/index.html
Les données captées sur les vêtements seront transmises au téléphone par une liaison Bluetooth : http://developer.android.com/guide/topics/connectivity/bluetooth.html
http://www.seeedstudio.com/depot/-p-1157:a8240cb8235e9c493a0c30607586166c.html
git clone https://github.com/libpd/pd-for-android
cd pd-for-android
git submodule init
git submodule update
http://blog.rjdj.me/pages/pd-utilities
Solution alternative
http://www.pjrc.com/store/teensy3_audio.html
La partie textile de ce projet est basée sur la technique du tricot traditionnel. Pour transformer ce tricot en capteur, l’astuce consiste à intégrer un fil résistif de type polyester argent d’environ 100 Ohm/mètre dans la contexture du tricot. Pour pouvoir être lavé, la connectique entre le tricot et la carte électronique est réalisée à partir de boutons pressions directement sertis sur le tricot conducteur.
La partite électronique est basée sur un principe simple : le pont diviseur de tension. Un pont diviseur est constitué de deux résistances montées en séries. Dans notre cas la résistance R1 est constituée par notre tricot résistif, cette résistance varie en fonction de l’élongation du tricot, la résistance R2 est une résistance fixe qui ce calcule avec la formule suivante : R2 = sqrt(R1max X R1min). La somme des résistances R1 et R2 ne doit pas être trop faible pour éviter une consommation excessive du circuit. D’autre part cette somme ne doit pas être trop grande car cela introduit de l’imprécision ou “bruit” dans la captation. http://www.sonelec-musique.com/electronique_bases_diviseurs_res.html
Pour faire la lecture du pont diviseur nous avons choisi d’utiliser le micro-contrôleur ATTiny85 et l’environnement de programmation Arduino. Pour programmer ce micro-contrôleur avec Arduino, il suffit d’ajouter l’extension arduino-tiny à l’IDE Arduino. Cette extension doit être déposée dans le répertoire : Documents/Arduino/hardware
Il faut ensuite utiliser une Arduino comme programmateur ISP ou un programmateur comme celui-ci : http://www.ladyada.net/make/usbtinyisp
Le module audio WTV020SD présent sur la carte électronique est commercialisé par la société Waytronic pour 2,50$. Ce module est une solution propriétaire dont le code source n’est pas disponible, la documentation technique décrit comment contrôller ce module par une liaison série. Il existe aussi un module commercialisé sous le nom de SOMO-14D mais ce module est une copie du module WTV020SD et la société SOMO efface les références présentes sur les puces du module, ce qui ne permet pas de retrouver les documents techniques originales des composants utilisés.
Pour optimiser l’autonomie de la carte électronique qui fonctionne sur batterie, une attention particulière est portée à la consommation d’énergie des composants. Tout d’abord le microcontrôleur est configuré pour fonctionner à 8 Mhz. Le mode veille (Idle) de l’ATTiny85 et du module audio WTV020SD est aussi utilisé pour réduire la consommation. L’alimentation du pont diviseur est contrôlée par une broche I/O du micro-contrôleur pour pouvoir stopper sa consommation lors de la mise en veille du dispositif. Au regard du nombre limité de broches disponibles sur un ATTiny85, cette dernière fonctionnalité a nécessité l’utilisation de la broche RESET comme une broche I/O. La broche RESET étant nécessaire pour programmer la puce, nous devons alors utiliser un programmateur high-voltage (HVSP) pour pouvoir réaliser cette opération. Cf : http://www.rickety.us/2010/03/arduino-avr-high-voltage-serial-programmer
Pour changer les samples de la carte SD, vous devez tout d’abord formater la carte en FAT16. A partir d’un terminal, le programme Diskutil vous permettra de réaliser cette opération en tapant la commande suivante : diskutil partitionDisk /dev/disk1 1 MBRFormat "MS-DOS FAT16" "REACTOR" 100%
Pour convertir vos fichiers sons au bon format, vous pouvez réaliser un traitement par lot à partir du programme Sox, qui s’utilise aussi en ligne de commande. Il faut tout d’abord vous déplacer dans le répertoire qui contient vos fichiers sons à l’aide de la commande cd [nom du répertoire cible]
La commande ls vous permettra de visualiser les documents contenus dans le répertoire courant. ls
Vous devez créer un nouveau répertoire “reactor” à l’intérieur du répertoire contenant vos fichiers sons, ce répertoire sera utilisé pour stocker vos fichiers transcodés. Pour créer ce nouveau répertoire : mkdir ./reactor
Pour finir, Il vous reste à taper la commande suivante pour lancer les conversions for FILE in *; do sox $FILE -b 16 ./reactor/$FILE channels 1 rate 16k norm; done
Le format des fichiers de sortie : WAV mono, rate 16 K, résolution 16 bits